La Belle Lurette au Portugal ! (partie II)

Lundi 20.08.18

Il est temps de redresser la situation, et de reprendre la route ! Après notre petit déj, toujours sans café (je sais, je fais beaucoup mention de l'absence de café... comprenez que c'était pour moi la partie la plus difficile du voyage), nous faisons un nouveau saut à Arouca, pour y trouver avec plus de succès cette fois les clés nécessaires pour démonter notre papatte cassée.  Entreprise qui, bien que ne consistant qu'au dévissage de 3 boulons, mais 3 boulons de 50 ans, s'avèrera une aventure en elle-même. Un des boulons préférera d'ailleurs en mourir plutôt qu'obéir. Mais tel est l'état de la situation : nous voilà libérés, délivrés de ce parking-fournaise !

Deux heures de route nous mènent à Guimaraes, en évitant soigneusement les pseudo raccourcis que le GPS nous propose, et qui n'ont pour finalité que de nous mettre dans l'ambarras. Et nous voilà de retour dans le confort, au camping Penha niché en haut d'une colline, tout ombragé, avec piscine. On le savoure, savourant aussi le fait de pouvoir se faire propres et beaux, et pareil pour notre demoiselle Lurette.

En fin d'après-midi, nous descendons en voiture à Guimaraes, croisant de façon fortuite la route d'un furtif écureil, pudique, se dérobant à mes avances photographiques. On s'y balade un peu, tombant très vite sous le charme de cette vieille ville. La très jolie place Largo da Oliveira nous fait de l'oeil, aussi nous installons-nous en terrasse pour nous gâter de tapas, dont les délicieuses saucisses portugaises au nom imprononçable de Alheira (prononcez comme vous voulez, du coup), avec leur confiture de tomates.

Mardi 21.08.18

Nous nous levons de bonne heure pour aller nous balader dans le petit parc juste au-dessus du camping, sur la colline de Penha, en savourant la jolie lumière matinale qui réveille les énormes rochers. Séance photo oblige ! Je m'octroie aussi un petit temps de méditation sur un de ces gros caillous surplombant la ville. Nous passons le reste de la matinée à des tâches ménagères diverses, en vue de refaire une petite santé à la caravane.

Au programme de l'après-midi : une visite de Porto pour y déguster... du Porto ! Original, pas vrai ? C'est un incontournable qu'on ne peut se permettre de contourner, ni de passer à côté. Une heure et demi de route, à 50km/h en pays complètement civilisé, ça nous change le tableau qu'on avait eu jusque là. On se gare au gros rond-point/parc, le rond-parc Mouzinho de Albuquerque, avant de se rendre compte que la vieille ville n'est pas du tout là. 30 min de marche n'ont jamais tué personne. Les bords du Douro, au vieux centre, sont bondés. Après avoir marché un peu, nous fuyons la foule pour nous trouver une mini terrasse toute cachée à l'ombre d'une ruelle étroite. Une incompréhension de commande plus tard, et nous nous retrouvons avec un porto tonic, j'ai nommé le portonic ! Ca se laisse boire. 

Nous traversons ensuite le Pont Dom Luis, architecturé avec brio par un disciple de Gustave Eiffel (et ça se voit !), à l'étage du bas, et au bout nous voyons un jeune portugais qui fait le beau debout sur la rembarde, à 15m au-dessus de l'eau. En face sur la berge, une foule qui n'attend visiblement que de le voir se jeter à l'eau. On s'incruste dans la masse pour voir ce qu'il en est, et je me prends à flipper pour lui à cause de mon propre vertige. Après un petit signe de croix de la main, il se laisse tomber en avant... et nous offre un plongeon maîtrisé. On comprendra avec le Portugais suivant, qui répétera exactement le même manège (mais avec beaucoup moins d'allure) que c'est en quelque sorte leur spectacle de rue, avec tournée de chapeau. Certains spectateurs semblent toutefois s'en offusquer.

On fait quelques boutiques pour y trouver des petites choses en liège, spécialité du pays, puis on s'en retourne gaiement à notre voiture, pour aller terminer l'aprèm à Foz do Douro, à déguster au bord de mer un portuguese burger, avec pour dernier spectacle un sublime coucher de soleil.

Mercredi 22.08.18

Aujourd'hui, on est complètement H.S. Need a break ! On s'enchaîne un long moment Netflix au lit, comme des loques, comme si qu'on n'avait pas un paych à explorer. Balek, c'est le repos du guerrier, bien mérité. Bien déphasant aussi.

En milieu d'aprèm toutefois, on finit par se sortir de notre torpeur : on pique une tête dans la piscine pour se réveiller les neurones, et on s'organise une petite visite des environs. Première des deux étapes : le petit lac Barragem de Queimadela, où on se rafraîchit d'une bonne baignade. Et seconde étape : la Maison du Rocher, une maison construite entre deux énormes rochers, sur une des collines dégarnies abritant un grand parc éolien. Malheureusement, elle semble avoir été récemment grillagée et on ne peut la visiter.

On aura bien exploité la journée ! Et pour célébrer notre effort, un petit porto sur le caillou de méditation, face au couchant. Oui on fait que picoler !

Jeudi 23.08.18

Nous entamons la journée avec une petite promenade, en bas de la colline, dans le parc du chateau de Guimaraes. Puis avec un café sur une de ces charmantes petites places qui nous plaisent bien. Et on lève le camp, fini le repos du guerrier, cap plein nord vers le parc de Peneda-Geres !

Nous déposons au préalable notre Belle Lurette sur le parking d'une aire de pique-nique, car on a cru comprendre que les montées dans le parc étaient rudes. Il y a du monde sur le parking, aussi la larguons-nous vite fait bien fait, en vrac en plein milieu, avec ses trois petites pattes pour décourager les voleurs, puis nous repartons sitôt fini. L'opération a dû paraître louche aux mecs qui bossaient sur un chantier juste là.

Nous nous rendons alors à Vila Nova, où nous entamons une rando de onze kilomètres trouvée sur internet. La première partie nous offre une jolie vue sur la vallée, le chemin alternant des herbes qui piquent les mollets et des herbes toutes douces. Plus loin, le balisage du sentier laisse à désirer, et nous nous trompons deux fois d'affilée de chemin. L'une des erreurs nous aura bien écorché les pattes, l'autre nous aura au moins mené à un petit point d'eau où on s'est baigné. (En fait je n'ose pas le dire, mais ce point d'eau devait être un abreuvoir de quelconques bestioles... mais l'eau qu'il contenait était celle courante et limpide du ruisseau, alors s'il vous plait ne nous jugez pas trop vite !)

Une fois enfin retrouvé le vrai sentier, celui-ci nous fait traverser des petits hameaux campagnards où le temps semble s'être arrêté il y a... belle lurette, si j'ose dire. Mais c'est très plaisant. On y rencontre des mamies qui semblent nous dévisager, des petits chats trop mignons et des vaches de race régionale "barrosã", au visage somme toute rigolo. On est finis avant que la rando ne le soit, mais on donne tout ce qui nous reste pour aller au bout où nous attend el Ponte da Misarela, ou Pont du Diable, clou de la balade : un magnifique pont ancien tenant d'une voûte. Et sa rivière où nous attend un bain fraiment vrai (désolé).

Nous rentrons au parking où, grâce à Dieu, où plus vraisemblablement à l'état d'esprit portugais, la caravane n'a pas bougé, et demeure la dernière sur le dancefloor. Un petit bar restau à 100m nous fait de l'oeil, et pour cause, il nous réserve un délicieux saumon rôti revigorant.

Vendredi 24.08.18

Nous nous embarquons aujourd'hui sur une nouvelle rando dans le parc de Peneda-Geres, celle-ci trouvée sur notre guide.Au départ d'Ermida, nous empruntons d'abord un sentier ombragé descendant après 1km à la Cascata da Rajada : le nom de cascade étant certes un peu surfait à cette époque de l'année où on ne trouve que quelques petits bassins au milieu de l'amas de cailloux - mais de jolis petits bassins. Après un quart d'heure à se demander si le chemin se poursuit ou s'il faut faire demi-tour, nous décidons de poursuivre. Ca grimpe, ça grimpe, ça grimpe, mais le décor est splendide, avec toujours ces énormes rochers et une belle vue. 

Arrivés plus haut sur un plateau, nous tombons nez à nez avec un magnifique chêne déployant ses ramures au milieu des broussailles : pour l'honnorer, nous nous arrêtons un moment à l'ombre de son feuillage, pour nous reposer et méditer. Le sentier nous fait ensuite redescendre dans la même vallée dont nous nous étions échappés, plus haut, et nous traversons une nouvelle "cascade". Du reste, nous re-grimpons un peu sur l'autre flanc, pour finalement retomber tranquillement sur Ermida, par le haut du village. Pour une dernière balade au Portugal, celle-là fut parfaite.

Car oui, il est temps pour nous de rebrousser le poil ! Pour quelques dernières aventures en France, avant de rentrer en Haute-Marne et ainsi boucler la boucle. Nous retournons, en passant acheter à la supérette des vilains gâteaux apéro à l'odeur de croquette (à défaut de sandwichs), au parking où nous attend fidèlement, loyalement, harcèlement, notre chère Belle Lurette. Prête à une nouvelle épreuve d'endurance. Mais pas nous, pas tout à fait prêts... On se la coule douce jusqu'à la tombée de la nuit, et après un dernier bain portugais dans le lack, let's hit the road, Jack ! Devant nous une nuit entière de navigation jusqu'à Hendaye, assurée aux 9/10 par Constance.

Merci pour tes beautés et tes attentions, cher petit Portugal, et à un de ces jours !

La Belle Lurette et les Gais Lurons

Comments

[Stéphane Hette]

Vous en avez jamais marre d'être heureux ?
Bon alors c'est bien continuez le plus longtemps possible !!!
Attention quand même, c'est en faisant des photos qu'on devient photographe : )))
Et c'est vrai qu'elle est belle lurette ...
Bises, Stef

[Alain Bourguignon]

Si si, des fois on en a marre aussi, je ferai un article sur le cynisme un jour :-P
Super, je vais continuer à m'entraîner alors :-)
Merci et bises ! Alain