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Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue

Publié le

Chers lecteurs,

J'aimerais vous narrer une incroyable épopée qu'il m'a été donné de vivre. Cette aventure, c'est une randonnée en vélo avec l'ami Lucho (Luc, le Second sur Polaris), de Paris jusqu'à Boulogne - et pas Boulogne-Billancourt, comme beaucoup aiment à nous charier : Boulogne-sur-Mer. De chez Luc jusqu'au dernier lieu de chantier du Popol. On avait commencé à organiser ce petit trip justement pas longtemps après avoir quitté le pays des Chtis, quand on naviguait vers la Norvège.

C'est Luc qui s'est chargé de nous faire un petit itinéraire sympa : on emprunterait d'abord l'Avenue Verte (une voie cyclable reliant Paris et Londres) jusqu'à Dieppe, puis on longerait la côte jusqu'à notre destination, le tout sur à peu près une semaine, ce qui ne représenterait pas des étapes de ouf guedin non plus. Je me suis préparé en revenant de Savoie, le 11 mai, pour partir le... 12 mai sur Paris. L'ex VTT de mon papa qu'il ma légué pour mon anniv, deux sacoches et un sac à l'arrière, de quoi camper, de quoi cuisiner, de quoi se changer, de quoi réparer le vélo, quelques autres accessoires, et c'est fait.

Le soir de ce 11 mai, je commence à être tout chose, dans le coton, un peu à l'ouest. Et la nuit, un bon gros coup de fièvre. Le lendemain matin, une heure avant de prendre le train, ma maman regarde ma gorge et me dit : ah, bah t'as une angine blanche. Chienne de vie. Timing parfait ! Des souvenirs de torture de la gorge qui me reviennent, mais soyons fous ! Je prends les antibiotiques que maman me donne, et je monte dans le train. L'angine n'aura qu'à s'adapter !

Je retrouve Luc à Paris, qui doit récupérer son vélo à décath', où il avait reçu une petite visite médicale. Puis on se dirige chez lui : on passe le reste de la journée à finir de se préparer, acheter un peu de bouffe, penser au PQ...

Et le lendemain matin, grand départ ! Enfin, le matin, on a un peu traîné et on n'est parti qu'à 11h. L'aventure commence. Le ciel est tout gris-blanc, il fait chaud, il ne pleut pas mais l'air est humide. On se dirige d'abord vers St-Germain-en-Laye pour attraper l'Avenue Verte : mais déjà là on fait une erreur de parcours, et on doit rebrousser chemin. On trouve malgré tout la piste cyclable. Mais... c'est qu'il commence déjà à faire faim. On se prend quelques petits trucs dans une boulangerie, et après ça on s'attelle pour de vrai au pédalage : c'est qu'on a quand même quelques bornes jusqu'à Boulogne. Et puis on a rendez-vous à 16h avec un monsieur qui doit nous parler de son projet d'écohameau à St-Cyr-en Arthies. Et c'est encore à 40km, au plus court : d'ailleurs, on doit déjà quitter l'Avenue Verte, si on veut arriver à l'heure. Parce que j'ai une angine et que je suis le boulet de Luc ! Les 20 premiers km se font sans encombre, le soleil perce un peu, les 10 suivants me paraissent tout aussi longs, de même que les 5 d'après, et les 5 derniers étaient épouvantables ! On arrive au rendez-vous à 16h05. Je suis dans le mal.

Départ à Rueil-Malmaison

Départ à Rueil-Malmaison

Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue
Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue
Oh le beau lézard ! (Pendant que Luc panique car il n'arrive plus à ouvrir l'antivol...)

Oh le beau lézard ! (Pendant que Luc panique car il n'arrive plus à ouvrir l'antivol...)

Église de St-Cyr-en-Arthies

Église de St-Cyr-en-Arthies

À deux pas de ma destination finale

À deux pas de ma destination finale

Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue

On rencontre donc le monsieur sur le terrain qui accueillera dans l'avenir un éco-hameau - le Champ Foulon -, et celui-ci nous fait la description du projet. Luc fait la conversation pendant que moi j'essaie de survivre. J'ai zappé la plupart des trucs, mais voici quand même quelques éléments. Déja le projet vient de la commune, qui préférait un habitat participatif à un banal lotissement, ce qui est étonnant et encourageant. Pour l'instant ils en sont à la constitution du cercle des participants : chacun concevra son habitation (écologique), il y aura en tout cinq îlots de 2 à 7 habitations, avec des espaces communs et une part de mutualisation. Ils aimeraient aussi éventuellement créer un potager, ils ont aussi déjà un verger à disposition. Et si vous voulez plus d'infos faut les contacter directement ou demander à Luc, parce que je crois que j'ai zappé tout le reste...

L'orage approche à grands pas quand le mec nous quitte, aussi on décide d'établir le campement... sur leur futur terrain ! Il nous a parlé de gypsies qui avaient séjourné sur le terrain et faisaient la fiesta, on n'a pas trop de remords. Mais l'orage est plus rapide que nous : à peine la tente étalée, l'averse tombe. Je suis dans le gaz, j'arrive plus à comprendre comment monter ma tente, et quand je comprends c'est plus le moment de la monter. Luc monte la sienne tranquilou et va s'abrîter dedans. Moi je suis désespéré : je mets mon poncho, je m'accroupis et... j'attends que ça passe. Position tortue. Oh les beaux éclaiiiirs. Aïe ! des grêlons ! Finalement l'orage passe, laisse place à un grand ciel bleu et un soleil costaud : je sors de mon désespoir. Je monte la tente, on va chercher de l'eau, puis plus tard on se prépare à manger. Au menu : salade d'orties broyées et de tiges de chardons (cueillies à 15m de là), avec graines de tournesol et de courge (du magasin bio, en vrac, importées de Chine, au plus grand plaisir de Luc), puis mixture de couscous, légumineuses et orties. Un repas complet ! Très agréable soirée en tout cas, cela valait le coup de braver l'angine.

Foulant le Champ Foulon

Foulant le Champ Foulon

Hell yeah !

Hell yeah !

Préparation du chardon

Préparation du chardon

Et de l'ortie

Et de l'ortie

Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue
Le plat de résistance

Le plat de résistance

Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue

Mais le deuxième jour... Il fait froid, j'ai sans doute de la fièvre, et surtout je n'ai plus de jus. Luc galère quelques temps avec ses freins, qui pourtant révisés quelques jours plus tôt ne sont pas bien réglés : merci Decath' ! Après à peine quelques kilomètres je suis déjà en peine : la simple perspective de la journée qui vient me fait frémir. "Luc, je suis pas sûr que je vais pouvoir tenir jusqu'à Boulogne..." "C'est pas grave, tu dis quand tu peux plus continuer et on arrête !" "Luc... je crois que je peux plus continuer." Voilà. Finito, j'ai déjà atteint ma limite. Je commence même à tourner de l'oeil en restant sur place. Retour à la casba ! On trouve le chemin le plus stratégique pour rentrer avec le moins de kilomètres, et on se dirige du coup vers Mante-la-Jolie, à 10km de là, en s'arrêtant je sais plus trop où pour casser la croûte. Puis on reprend le train jusque Paris puis jusque chez Luc.

Et l'histoire s'arrête là ! On a battu un record de vitesse, un Paris-Boulogne torché en deux jours, c'est du beau jeu ça ! Finalement, on aurait peut-être dû envisager du Paris-Boulogne-Billancourt pour commencer... Bon en vrai l'angine était malvenue, mais ce n'est que partie remise. Promis.

Can't keep on.

Can't keep on.

Paris-Boulogne à vélo - Une angine inattendue
Un petit paysage quand-même

Un petit paysage quand-même

Mante-la-Jolie

Mante-la-Jolie

P.S. : Arthur Georges, si jamais tu lis cet article, ne te moque pas trop ; on n'est juste pas encore tout-à-fait fait prêt pour la Cape Epic...

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:) :) :)
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